EXCURSUS XII


De bryo.

Note on Pliny, Book XII, lxi [englished, Chap. XXI]. Eodem et bryon pertinet, uva populi albæ, etc.

De Bryo sic Cl Gerardus in notis manuscriptis:

Nous ne révoquons pas en doute la dénomination de Bryon appliquée par Pline dans un autre endroit à une cryptogame parasite, qu'il appelle aussi Sphagnos, et qui est une espèce de lichen (usnea, ou Parmelia jubata des auteurs; mais il nous paraît évident que le Bryon du peuplier blanc est d'une nature toute différente.

Βρύω signifie germer, fleurir, pousser, pulluler, etc. Ἡ γῆ φυοτοῖς βρύουσα καὶ ζώοις, terra plantis et animalibus scatens.   Arist. de Mund. Ἔμβρυον, embryon, terme adopté dans notre langue. On pourrait multiplier les exemples propres à constater davantage les différentes significations de βρύω.

Ce nom, généralisé de la sorte, a été adapté à d'autres productions végétales bien différentes des mousses ; pour s'en convaincre, il suffit d'alléguer ce passage de Pline : eodem et bryon pertinet, uva populi albæ. Le mot uva est bien expressif ; si le bryum n'était qu'une mousse de peuplier blanc, le terme uva serait très-déplacé, parce qu'une mousse et une grappe ne se ressemblent point ; mais ce qui achève de démontrer qu'il s'agit ici d'une grappe, ou de quelque chose d'équivalent, c'est le passage suivant de Pline : Eodem et œnanthe pertinet ; est autem vitis labruscæ uva; car on ne saurait disconvenir qu'il ne soit question dans ce second passage d'une véritable grappe, puisque c'est la vigne qui la fournit : or, si Pline s'est servi du mot uva à l'égard de la vigne, n'est-il pas évident qu'en employant le même terme à légard du peuplier blanc, ce terme doit avoir une acception analogue à celle de la vigne, lequel doit exclure toute idée de mousse ?

Si le bryon de Pline n'était qu'une sorte de mousse qu'on employait à des parfums, cet auteur, en parlant du sphagnos, quil appelle aussi bryon, aurait dû faire mention en même temps du bryon du peuplier blanc ; ce n'est pourtant que dans un autre chapitre qu'il s'agit de celui-ci. Je conviens que cette induction n'est pas une preuve de la différence de ces bryon: mais j'en trouve une bien frappante dans les détails que Pline nous a laissés au sujet de ces deux productions qui portaient le même nom ; car, en traitant du Sphagnos ou du premier bryon, il ajoute sunt hoc nomine cani arborum villi, ce qui caractérise bien cette sorte de végétation, et ne permet pas de la confondre avec celle de l'autre bryon, qu'il appelle uva populi, uva labruscæ.

Postquam Gerardi notam legimus, nullum nobis dubius esse potuit, quin uva populi albæ clar. viro fuerit amentum, gallice chaton, illius arboris. Certe vix intelligimus quid amenta populea conferre possint ad rem unguentariam. Non tamen absurdum est fuisse illa in usu (de masculis loquor, non de femineis quæ in lanuginem abeunt), propter notabilem, qua referta sunt, copiam pollinis, id est, prolifici pulveris, resinacea prædita natura, et aromate aliquo fortasse non destituti.