URL courte pour cette page :
bit.ly/MAUCPL25
courrier :
William Thayer |
![]() Aide |
![]() Amont |
![]() Accueil |
|||
|
Après six semaines d'études, dont le charme d'un pays peu connu a su faire un plaisir, voici venu le temps de regagner la France. Le voyageur, faisant le bilan de ses impressions à son retour à Kaunas, commençait, non sans quelque regret, de bourrer ses valises. Il fut avisé à ce moment que M. Carneckis, auquel il avait désiré présenter ses devoirs, était prêt à le recevoir au ministère des Affaires étrangères.
Le ministre, après avoir affirmé les très vives sympathies que lui-même, et avec lui tout le gouvernement dont il fait partie, nourrit à l'égard de la France, aborda des questions générales très élevées.
M. Carneckis dépeignit la situation de la jeune République, obligée, par suite d'une immédiate proximité géographique, de demander 50 à 56 pour 100 des échanges commerciaux nécessaires p208 à sa vie, à l'Allemagne qui lui a laissé de tragiques souvenirs de guerre.
M. Carneckis se tut, et je respectai son silence. Vienne, pensais‑je, le jour où l'Allemagne, pour une raison quelconque, voudrait entraîner dans son sillage la Lithuanie, elle disposerait de moyens de pression contre lesquels, dans l'état actuel des choses, le gouvernement de Kaunas ne lutterait qu'avec la plus grande difficulté.
Cette éventualité apparaît cruelle aux dirigeants lithuaniens, dont j'ai pu apprécier la francophilie. Afin d'obvier à ce péril, il ne faudrait pas que la moitié du commerce de la Lithuanie demeurât aux mains de l'Allemagne. M. Carneckis, précisément, me dit qu'il est désireux de voir s'intensifier dans une importante proportion les relations économiques franco-lithuaniennes ; de préférence par la voie maritime de Klaipéda, afin d'accroître la prospérité de ce port.
Mais peut‑on commercer beaucoup lorsqu'on se connaît si peu ? Le cabinet de Kaunas serait heureux que la France connût davantage la Lithuanie, et la Lithuanie la France. Pour y parvenir dans le plus bref délai possible, le ministère serait favorable, conclut Son Excellence, à la création d'un Institut français.
Des entretiens ultérieurs m'ont permis d'aborder la même question avec M. Balutis, directeur du département politique du ministère des Affaires étrangères, et M. Bielskus, secrétaire p209 général de la présidence de la République ; j'ai trouvé l'un et l'autre dans les mêmes dispositions que M. Carneckis. C'était le plus beau couronnement à mon essai de rapprochement intellectuel franco-lithuanien.
Cependant il fallait partir. Après avoir affectueusement serré la main de T…, j'ai vu fuir derrière la glace de ma cabine les lignes souriantes ou austères de paysages déjà familiers. Pineraies déployant au loin les splendeurs de votre sombre fourrure, maisonnettes de bois ciselées comme des logis d'opérette, rivières coupées par le bec aigu des brise-glaces, est-ce un adieu que je vous dis ce soir ? L'avenir en décidera. Quoi qu'il en doive être, si je sais faire connaître à mon pays et l'énergie de votre peuple et votre charme profond, je n'aurai pas perdu le temps de mon bref séjour sous le ciel pâle de Lithuanie.
Les images comportant des bordures conduisent à des informations supplémentaires.
|
||||||
EN
AMONT : |
![]() Sous le ciel pâle de Lithuanie |
![]() Histoire de Lituanie |
![]() Histoire de l'Europe |
![]() Accueil |
||
Une page/image sur ce site n'est libre de droits que si son URL ne comporte au total qu'un seul *astérisque. Si l'URL comporte deux **astérisques, les droits appartiennent à quelqu'un d'autre, et elle est utilisée ici par permission ou en application du « fair use » du droit américain. Si l'URL n'en comporte aucun, elle est © William Thayer.
Pour tout complément d'informations et pour prendre contact avec moi,
|
Page mise à jour le 13 janv 25