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Cette page reproduit une partie de
La Papauté
de Fernand Mourret

publié chez
Bloud & Gay
[Paris]
1929

dont le texte relève du domaine public.

Cette page a fait l'objet d'une relecture soignée
et je la crois donc sans erreur.
Si toutefois vous en trouviez une,
je vous prie de m'en faire part !

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Chapitre I.1

 p1  Introduction

Ubi Petrus, ibi Ecclesia.
(S. Ambroise, in Ps. XL, n. 30).

Ubi Ecclesia, ibi et Spiritus Dei.
(S. Irénée, Contra hæreses, I.III, c. 1, n. 1).

« Saint Pierre étant l'unique apôtre qui ait eu des successeurs,1 leur haute dignité est restée en la seule personne des Papes, qui ont, en conséquence, mission de faire prêcher le nom de Dieu par toute la terre et de montrer la voie du salut à tous les hommes… C'est pourquoi, par Jésus-Christ vivant en eux, ils sont les fondements et les colonnes de l'Eglise. »2 Ainsi s'exprime, en ses Mémoires, Jean-Jacques Olier, Fondateur de la Compagnie de Saint-Sulpice.

Cette grande mission du successeur de saint Pierre a soulevé des oppositions sans nombre au cours des siècles. Comme son divin Maître, le Pape a été un « signe de contradiction » dans le  p2 monde. Tandis qu'il a été vénéré et aimé par les fils de l'Eglise catholique comme le Guide, le Docteur, le Pasteur des âmes, le Père commun des fidèles, le continuateur du Chef des apôtres et le Représentant de Jésus-Christ, il a été maudit et combattu par les infidèles et par les hérétiques, qualifié de tyran, d'oppresseur des consciences, de Fils de Satan et d'Antéchrist.3 Mais, comme parle Jean-Jacques Olier, « l'Esprit de Dieu, qui est dans les Souverains Pontifes, non content de les faire triompher de toutes ces attaques, leur a donné la force de construire et d'organiser, au milieu des peuples et des âges les plus divers, cet édifice spirituel de l'Eglise », dont la puissante vitalité est, pour toute âme droite, « le grand et perpétuel motif, l'irréfragable témoignage de sa divine mission ».4 Car, ainsi que le dit encore le Fondateur de Saint-Sulpice, à la suite des paroles que nous venons de citer, « qui aurait pu porter cet immense édifice, cet édifice qui occupe toute la terre et qui doit voir passer tous les temps, sinon l'infinie Sagesse de Dieu ? Qui aurait pu fournir la lumière à tout un monde, sinon le Soleil de Justice ? Qui eût été capable de résister à toutes les illusions, à toutes les erreurs, à toutes les hérésies, à tous les mensonges de l'enfer, si ce n'est la Sagesse incréée, qui s'est établie en saint Pierre, comme dans un rocher inébranlable, par la solidité de sa lumière et par la droiture inflexible de ses mœurs ? »5

Dans son Esquisse de Rome chrétienne, Mgr Gerbet a imaginé la rencontre d'un Romain du temps de l'empereur Claude avec le pêcheur galiléen, qui arrive à Rome dans l'intention d'y prêcher un Dieu mort sur une croix et de substituer le culte de ce Dieu à celui des divinités protectrices de l'empire. Le Romain secoue la tête et passe son chemin en disant : « Pauvre fou ! »6 Les termes dédaigneux qu'emploient Tacite et  p3 Suétone en parlant des premiers chrétiens, donnent de la vraisemblance à une pareille scène.7

Mais qu'aurait dit le Romain légendaire, qu'auraient dit Suétone et Tacite, si le pauvre prêcher de Galilée, l'apôtre Pierre, ou quelqu'un de ses humbles successeurs, Lin ou Anaclet, leur avait révélé, par une inspiration du Saint-Esprit, que les futurs Chefs de la religion dont ils étaient les Pontifes, donneraient à la Ville Eternelle une splendeur qui ferait pâlir celle de la Rome impériale, étendraient leur paternelle autorité au-delà des limites atteintes par les armes romaines et feraient rayonner sur le monde entier une civilisation qui, par sa hauteur morale, éclipserait la civilisation des Augustes et des Césars ?

Ce sont précisément ces trois grandes œuvres de la Papauté que nous avons le dessein de raconter. Notre étude se divisera donc en trois parties : la Papauté et Rome, la Papauté et l'Eglise, la Papauté et la civilisation générale du monde.


Notes de l'auteur :

1 Sans doute l'apôtre saint Jacques a eu des successeurs sur le siège de Jérusalem, mais ceux‑ci n'ont pas succédé à ses pouvoirs universels, lesquels n'étaient conférés aux apôtres que personnellement et temporairement, tandis que les pouvoirs universels confiés à saint Pierre, Chef des apôtres, lui avaient été donnés d'une manière perpétuelle, à lui et à ses successeurs. Voir, sur ce point, Mazzella. De Religione et Ecclesia, disp. V, art. 1, § 6 : Christian Pesch, Instit. Propædeuticæ, t. I, pars 2a, sect. I, § 28, schol. 1.

2 L'Esprit de M. Olier, t. II, p524.

3 Voir Denifle. Luther et le Luthéranisme, trad. Paquier, t. III, passim.

4 Concile du Vatican, Constit. Dei Filius, t. III.

5 L'Esprit de M. Olier, t. II, p524.

6 Gerbet. Esquisse de Rome chrétienne, t. I, p14 et s.

7 Tacite. AnnalesXV.44 ; Suétone, Claud., 25.


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Page mise à jour le 14 avr 23

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