Bellonius on the Stork
A note to Pseudodoxia Epidemica, Book III, chapter 27

From Pierre Belon du Mans (1555) Histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions et naïfs portraicts retirez du naturel, escrite en sept livres, Book IV, chap. X, pp. 201-203.

De la Cigogne.

CHAP. X.

LES Cigognes sont cognues de toutes gents: car on leur dresse douvent des rouës sur le faiste des palais des villes, ou elles font leur aire, ou bien choisissent la summité de quelque arbre en lieu marescageux, là ou elles eslevent leurs petits. Il est tout arresté, qu'elles se tiennent l'hyver au païs d'Egypte, & d'Afrique: car nous avons tesmoings d'en avoir veu les plaines d'Egypte blanchit, tant il y en avoit des les mois de Septembre & Octobre: par ce que estants là durant & apres l'inondation, n'ont faulte de pasture. Mais trouvans là l'esté intollerable pour sa violente chaleur, viennent en noz regions, qui lors leurs sont temperees, & s'en retournent en hyver pour eviter la froidure par trop excessive: car estants là ou il ne gele & ne neige aucunement, font leurs petits pour la seconde fois, & n'endurent aucun froid. Elles sont en ce contraires aux Grues: car les Grues & Oyes nous viennent voir en hyver, lors que les Cigognes sont absentes. Herodote a entendu la Cigogne specifiant l'Ibis blanc: car comme dit est au precedent chapitre, il a dit de l'Ibis blanc tout ce que pourrions escrire de la Cigogne. Et comme l'Ibis noir a le bec rouge & les iambes longues comme d'oyseau palustre, tout ainsi est de la Cigogne: laquelle, dit il, seroit toute blanche n'estoit que les bout de ses ælles sont noires, & quelque peu des cuisses & de la teste. Qui eust voulu descrire nostre Cigogne n'en eust sceu dire d'avantage, pour la nous donner à entendre. Les poëtes faignent que Antigone seur de Priam devint si glorieuse pour sa beaulte, qu'elle osase comparer à Iuno. Decquoy icelle deesse estant moult courroussee, la convertit en Cigogne. Qu'on lise le cinquiesme de la Metamorfose d'Ovide. la cigogne a le bruit d'avoir enseigné l'usage des clisteres, & que les enfants nourrissent les peres en vieillesse. Son bec, ses iambes sont rouges. Ce n'est pas l'usage de manger ne le Cigognes, ne les Cigogneaux: nomplus que du temps de Pline, qui a dit ainsi au vingt-troisiesme chapitre du dixiesme livre. Corn. Nepos, qui divi Augusti principatu obiit, cum scriberet Turdos paulo ante cœptos saginari, addidit Ciconias magic placere, quam Grues: cum haec nunc ales inter primas expetatur, illam vero nemo velit tetigisse. Voulant dire que les Grues estoyent en delices, & les Cigognes n'estoyent touchees de personne. Mais main tenant les Cigognes sont tenuës pour viande royale. Quand les Cigognes s'en vont, on ne les apperçoit en trouppe sinon en l'aer: comme il nous advint au mois d'Aoust, estants lors à Abidus, une grande Bande de Cigognes venoyent des païs septentrionaux, & quand furent sur le commencement de la mer mediterranee, là feirent plusieurs tours en circuït, & s'escartants par moindres compagnies, cesserent de plus aller en troupe. Ce qui fait que ne le voyons, que quand elles sont venues, est qu'on ne les oit criër comme les Oyes ou Grues. Parquoy le bruit qu'elles font, est un son que font les maschouëres se donnants les unes contre les autres, & non pas voix venant des poulmons. Cela a esté cause qu'on les ait estimees sans langue. Le bruit a esté de touts temps, que les ieunes nourrissent leurs peres & meres ia vieillez, leur administrants tout ce qu'il leur fault. De là est sorty un mot qu'on dit aux gens qui ne sont ingrats, Antipelargia, comme qui diroit en Françoys, comme les Cigogne: car Pelargus en Grec est à dire Cigogne. Lon a estimé que le iesier de la Cigogne est bon contre les venins, & qui aura mangé d'un Cigogneau ne sera lousche en sa vie. Il a esté deffendu en Thessalie sur peine de la teste, & estre puny comme homicide, de ne tuer les Cigognes, d'autant qu'elles delivrent les habitants des Serpents. C'est ma mesme raison pourquoy les Egyptiens les ont en si grande recommendation.

Pelargos en Grec, Ciconia en Latin, Cigogne en Francoys.

A Stork with a serpent in its beak

οἱ δὲ πελαργοὶ καὶ οἱ ἄλλοι τῶν ὀρνίθων, ὅταν ἑλκωθῇ τι μαχομένοις, ἐπιτιθέασι τὴν ὀρίγανον. περὶ μὲν οὖν τῶν πελαργῶν, ὅτι ἀντεκτρέφονται, θρυλεῖται παρὰ πολλοῖς. Arist. lib. 8. c. 3 & lib. 9. c. 6. &. 13.1


NOTES

1. A portmanteau of Hist. Anim. 612a:32-34; 615b:23-24.


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