Bellonius on the Chamaeleon
A note to Pseudodoxia Epidemica, Book III, chapter 21

From Pierre Belon du Mans (1555) Les Observations de plusieurs singularitez & choses memorables, pp. 104R-105V.

Que plusieurs ayent mal pense que les Chameleons vescussent du seul vent, sans rien manger.

Chapitre XXXIIII.

Quand ne veoyons points de bois taillis pour faire fagues, ou de forests à couper pour faire charbon (et toutefois pour fondre les metaux, dont y'a tousiours eu grand quantité en Egypte, estoit necessaire d'en avoir beaucuop) avons observé de quel bois ils avoyent le plus: car pour leur usage ils se servent des Rameaux de Casse, Tamarisques, Rhamnus, Sycomores, Napeca, Rouseaux, Palmiers: mais en la parfin n'avons rien trouvé de plus abondant que les pailles de Sucre, & aussi que ceste chose est conforme à l'authorité des anciens, qui sçachants qu'ils avoyent affire de matiere à fondre leur or, ont dit (comme aussi est escrit en Pline) Pineis optimè lignis æs ferrúmque funditur, sed & Ægyptia Papyro: paleis aurum. Car le principal des metaux d'Egypt a tousiours esté en or. Les hayes qui sont des iardinages auprés du Caire, sont en tous lieux couverts de Chameleons, & principalement lee long des rivages du Nil, en sorte qu'en peu de temps nous en veismes grand nombre. Ce n'est pas sans cause qu'ils se tiennent sur les buissons: car les Viperes & Cerastres les avallent entiers, quand elles les peuvent prende. Quand les Chameleons veulent manger, ils tirent leurs leur langues longues quasi de demy pied, rondes comme la langue d'un oiseau nommé Pic verd, semblables à un verm de terre: & à l'extremité d'icelles ont un gros nœud spongieux, tenant comme gluz, duquel ils attachent les insectes, sçavoir est Sauterelles, chenilles, & Mousches, & les attirent en la gueule. Ils poulsent hors leurs langues, les dardants de roideur aussi vistement, qu'une arbaleste ou un arc fait le traict. Nature auroit fait tort à cest animal, de luy avoir baillé langue, estomach, & intestins, si elle luy avoit denié de ne manger point, comme plusieurs ont pensé.


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