M. L. Castillon (1765) Essai sur les Erreurs et les Superstitions Chapitre XIV (pp. 231-253)

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CHAPITRE XIV.

Des Arabes lors de la naissance de Mahomet.

LA religion des Arabes, leur culte, leurs cérémonies étoient plus bisarres encore que leur législation, plus ridicules que la forme de leur gouvernement. Esclaves & républicains en même tems, soumis au joug du despotisme, & fiers des loix qu'ils imposoient à celui qui étoit revêtu de la souveraineté, ils avoient un Roi, & n'avoient point de maitre. Le hazard qui plaçoit le Prince sur le trône, y élévoit aussi son successeur ; car la couronne n'étant point héréditaire, il n'y avoit aucun ordre de succession, à moins qu'on ne veuille donner le nom d'ordre & de régle à la coutume insensée qui disposoit de la suprême autorité. Quand le Prince étoit parvenu au trône, le premier enfant qui naissoit dans une des familles nobles de l'Arabie, étoit aussitôt déclaré l'héritier présomptif du sceptre. Dès l'instant que le Prince recevoit la couronne, on inscrivoit sur une liste toutes les femmes nobles qui se trouvoient enceintes : on les gardoit avec soin, elles étoient servies respectueusement ; & la première qui accouchoit d'un enfant mâle, donnoit un Roi à la Nation. Cet enfant, désigné successeur du Prince régnant, recevoit une éducation peu conforme à la sublimité du rang qu'il devoit occuper ; c'est-à-dire, une éducation presqu'aussi grossière & tout aussi superstitieuse que le reste des Arabes. Le bonheur d'être né le premier pendant le régne du Souverain, assuroit, il est vrai, des droits au trône, mais ne suffisoit pas pour 's'y asseoir. Le peuple s'assembloit, & après une courte délibération, il conféroit solemnellement la souveraineté à l'enfant indiqué par le sort. Le jour du couronnement arrivé, le peuple s'assembloit encore, & remettoit le sceptre dans les mains du nouveau Souverain, qui dès ce même jour perdoit entièrement la liberté. Aussitôt qu'il étoit proclamé, il lui étoit défendu de sortir de son palais, où il étoit de la décence que la nation le crut incessamment occupé à tenir les rênes du gouvernement. Cette loi de vivre renfermé dans son palais, étoit si forte, si sacrée pour le Roi, que ses sujets se croyoient dans la nécessité de le lapider, si dans quelque circonstance que ce fut, médité, ou fortuite, il entreprenoit de l'enfreindre. Mais s'il remplissoit cette obligation dans toute sa rigueur, il étoit assuré de trouver dans ses peuples la fidélité la plus inviolable ; il étoit obéi, quels que fussent ses ordres ; sa puissance étoit absolue, & l'exécution de ses volontés, n'éprouvoit aucune contradiction.

Les Mahométans donnent le nom d'état d'ignorance au tems qui précéda la mission de leur Prophète : ils ont raison ; quoique ignorans encore, ils sont fort éclairés, eu égard aux Arabes de ces siècles. Jamais la superstition ne fut portée aussi loin, & jamais elle ne regna aussi impérieusement sur les esprits, qu'elle regnoit en Arabie avant la naissance de Mahomet.

En effet, les Arabes végétoient dans les ténèbres de l'idolâtrie ; ils adoroient les étoiles, & rendoient un culte tout extraordinaire aux anges. Les images de ces deux ordres de divinités subalternes étoient les grands & perpétuels objets de la vénération publique. Les Arabes prioient ces images de vouloir bien s'intéresser pour eux auprès des signes qu'ils représentoient, afin que ceux-ci, anges, étoiles, ou planettes, présentassent les prières publiques & les vœux particuliers au grand Allah, Taahla, seul Dieu suprême, immense, éternel, infini.

Quelques Auteurs très-éclairés sur la plûpart des usages de cette nation, mais très-peu sur son culte, & que M. Sale a trop litteralement suivis, ont prétendu que, suivant les Grecs, les Arabes n'adoroient que deux divinités, Orotalt & Alilat, ou Bacchus & Uranie. Jamais les Grecs n'ont écrit rien de semblable sur le culte cette Nation : ils sçavoient que les Arabes n'admettoient qu'un dieu supérieur, & qu'ils reconnoisoient une quantité prodigieuse de déesses inférieures, (Alilakal) divisées en étoiles, en planètes, en anges.

A l'étonnante bisarrerie de ce culte, à la grossièreté de la doctrine des Arabes, qui croiroit que leur superstition s'établit sur les débris d'une sçience utile & longtems florissante chez eux ? Qui croiroit qu'ils ne devinrent insensés, stupides, fanatiques que quand ils commencèrent à préférer l'obscurité de l'ignorance à la lumière des arts ? Il y a bien de l'apparence que ce ne fera point Mr. Rousseau de Génève, qui a fait avec tant d'éloquence & des preuves si fausses la satyre des sçiences. Que pourroit-il répondre à des faits qui lui démontreroient que les mœurs des Arabes se sont corrompues qu'à mesure qu'ils sont devenus ignorans ? Car, avant ils ne consultoient les astres, & n'observoient leurs changemens, qu'afin de se guider dans leurs cours maritimes, & de régler, suivant la variété des saisons, la suite intéressante de leurs travaux champêtres. Quand le goût pour le luxe, leur molesse, & l'activité des Nations voisines eurent restraint le commerce des Arabes, & que l'expérience leur eut appris à connoître les tems des opérations rustiques, ils cessèrent de consulter les astres ; ils cessèrent aussi de cultiver les sçiences & les arts, & ne manquerent pas, confondant par ignorance, les effets avec les causes, d'attribuer la variété des saisons, les tempêtes, les naufrages, toutes sortes d'événemens à la diversité des aspects des corps célestes. Chacune des sept planètes eut un temple ; les murs de la Mecque furent élevés dans la suite des tems sur les fondemens d'un temple érigé dans son origine à Saturne, ou Zolial. Il est vraisemblable que cette idolâtrie étoit déjà d'une très-grande antiquité quand les Pélasges vinrent s'établir dans la Grèce, puisque Pausanias assure que longtems avant les fondateurs des Républiques grecques, les Arabes étoient dans l'usage de consacrer, soit dans les temples, soit dans les places publiques des statues aux étoiles.

Ce n'étoient là que les objets généraux de la superstition des Arabes. Ils adoroient encore d'un culte tout particulier quelques étoiles fixes, de même que quelques planètes. Masam, ou le Soleil, étoit la grande idole des Hamyarites, qui rendoit aussi un culte solemnel à l'étoile Al Deboram, ou l'œil de Taureau, & à Laklim, Jadam, Al-Mohstari, ou Jupiter.

Abu Calsha, qui, suivant beaucoup d'Orientaux, a été le grand-pere maternel de Mahomet, condamna hautement cette vénération de ses compatriotes pour les étoiles indistinctement ; & à la prodigieuse quantité d'objets de ce culte, trop étendu, disoit-il, pour être bien dirigé, il voulut qu'on y substituât l'étoile Syrius, la seule, suivant lui, qui méritât des temples, des Prêtres, des autels. Abu Calsha n'étoit ni fanatique, ni éloquent, ni imposteur ; c'étoit un homme simple & seulement superstitieux, il ne réussit pas ; les Arabes continuèrent d'avoir la plus haute idée de la puissance des étoiles qu'ils croyoient influer immédiatement sur la pluye, les vents, les ouragans ; enfin sur tous les changements qui arrivoient dans l'athmosphère.

L'ordre des divinités angéliques étoit beaucoup moins nombreux ; les Arabes n'en adoroient que trois ; Allat-Al-Uzza & Manah, qu'ils désignoient, ainsi que leurs images qu'ils croyoient animées, sous le nom de Déesses.

Le systême philosophique des mondes habités n'est rien moins que moderne ; car c'étoit un des points les plus sacrés de la doctrine des Arabes, qui ne doutoient pas que le soleil, la lune & les étoiles fixes ne servissent de demeure à des intelligences d'une nature moyenne entre l'homme & l'être suprême, qui dirigeoit les mouvemens de ces intelligences, comme l'ame gouverne le corps humain. Mais comme ces corps célestes ne se montroient pas toujours sur l'horison, les Arabes suppléerent à leur présence par des images qu'ils consacroient solemnellement comme nous l'avons dit, & où ils se persuadoient que ces intelligences venoient se renfermer, pour envoyer de-là leurs influences sur la terre & dans l'air, comme de leurs orbites mêmes. Telles étoient les superstitions générales & communes à toute la nation : ce n'en étoit là cependant qu'une foible partie, 7 la plus raisonnable : car il y avoit encore parmi les Arabes, une étonnante quantité de superstitions d'une autre espèce, & bien plus inconcevables. Je ne m'arrêterai qu'à un très-petit nombre de ces préjugés ; ils suffiront pour donner une idée de l'ignorance extrême des Arabes. Le détail de toutes ces absurdités a trop fatigué ma patience, pour que je veuille rendre à mes Lecteurs l'ennui que m'ont causé les Historiens de cette nation.

Plusieurs tribus Arabes, & principalement celles de Koreish, de Kénanah & de Salim, avoient pour objet de leur culte un arbre, appellé Acacia. Celles de Hodhai & de Khozaah adoroient une large pierre sur laquelle le sang des victimes couloit presque sans cesse. La tribu de Calb reconnoissoit pour dieu suprême le ciel, qu'elle représentoit sous la forme d'un homme : & l'idole Sawa étoit, sous les traits d'une femme, l'objet de la vénération de la tribu de Hamadan : quelques-uns ont prétendu que cette idole des Arabes n'étoit autre que le démon. Yaghuth, idole en forme de lion, étoit le dieu de la tribu de Madhai ; tandisque le dieu de celle de Morad, Yaûk, étoit adoré sous la forme d'un cheval. Enfin, la tribu d'Ad mettoit au premier rang des dieux, Sâkia, Hâsedha, Râzeka & Salema. Ils croyoient que le premier leur donnoit la pluye, que le second détournoit les dangers, qu'ils tenoient les alimens du troisième, & ils attribuoient au quatrième le pouvoir de guérir les hommes de toutes sortes de maladies. Jupiter-Ammon & Bacchus étoient encore en Arabie deux puissantes divinités.

Je ne finirois pas si je voulois nommer tous les dieux, toutes les idoles qui avoient des statues, des temples, des autels & des prêtres chez cette nation. Je dirai seulement que les objets de ce culte imbécile étoient infiniment plus nombreux que les divinités égyptiennes, grecques & romaines : je dirai que l'Arabie avoit une si grande quantité de dieux, que chaque Arabe en avoit un, & souvent deux pour patrons ; qu'ils comptoient trois cent soixante idoles principales ; ensorte qu'ils pouvoient changer d'objet de culte chaque jour de l'année. De toutes ces idoles celle que les Arabes adoroient avec la plus profonde vénération, étoit Hobal: son image sculptée représentoit un homme, d'une taille avantageuse, d'un air fier & majestueux, débout, & tenant dans sa main sept fléches pareilles à celles dont les Arabes se servoient dans leur dévinemens. Hobal, ainsi représenté, étoit environné d'anges & de prophêtes, qui paroissoient ses subalternes.

Outre ce dieu & ce grand nombre d'idoles, chaque Arabe, chef de famille, avoit une divinité, indépendante des autres, pour lui seul, dont il prenoit congé toutes les fois qu'il sortoit de sa maison, & qu'il ne manquoit pas de saluer également, aussitôt qu'il y rentroit.

Faut-il des preuves plus frappantes du goût excessif des Arabes pour la superstition ? Qu'on consulte les ouvrages de leurs Auteurs les plus anciens ; on y verra que toute pierre, pour si peu qu'elle fut large & applatie, étoit un dieu pour eux, & qu'ils n'eussent osé passer outre, sans lui rendre tous les honneurs divins : on y verra que la tribu de Hanisa s'étoit stupidement fait un d'une masse de pâtre, paitrie solemnellement, & ridiculement consacrée.

Il est vrai que les Perses éclairèrent un peu ce culte ténébreux par les principes de la religion des Mages ; religion moins absurde dans ses dogmes ; mais qui au fond n'étoit ni plus satisfaisante, ni moins chargée de superstitions ; car personne n'ignore ce qu'il y avoit de raisonnable, & ce qu'il y avoit d'absurde dans la doctrine de Zoroastre, ou des deux principes.

Quoique l'Arabie eut plus de dieux que d'habitans, il y avoit pourtant une très-grande multitude d'Arabes qui ne croyoient ni aux idoles, ni aux dieux, ni aux superstitions de leur pays. Mais par un préjugé plus impie que ceux de leurs concitoyens, ils n'admettoient ni une création passée, ni une résurrection future ; la formation de toutes choses devoit être, suivant eux, attribuée à la nature, & leur dissolution au tems. Quelques autres, & ceux-là passoient pour les plus sages, croyoient non-seulement à une résurrection à venir ; mais encore au rétablissement parfait de tout ce qui avoit existé sur la terre depuis l'origine du monde. Aussi, lorsque quelqu'un de cette secte périssoit, les autres avoient soin d'attacher près de son sépulchre le plus beau & le plus vigoureux de ses chameaux : on l'y laissoit mourir de faim, afin qu'il put porter le Rescussité dans l'autre monde, & le suivre partout où son destin le conduiroit. Quelques uns, mais ceux-ci étoient en petit nombre, avoient, en l'adoptant, totalement défiguré le sistême de Pythagore ; ils étoient persuadés que du sang qui est le plus près du cerveau, il se formoit un oiseau qu'ils nommoient Hamah, & que cet oiseau venoit à la fin du dernier jour de chaque siècle, visiter le tombeau de celui dont le sang avoit servi à le former. Il y en avoit même qui prétendoient que lorsque cet oiseau avoit été formé du sang de quelqu'un qui avoit été tué injustement, il étoit animé de l'esprit de vengeance qui eut agité celui qui l'avoit engendré, s'il ne fut pas mort ; & c'est par un effet, disoient-ils, de ce ressentiment, qu'on l'entend répéter sans cesse ces terribles paroles : oscûni, oscûni, c'est-à-dire, donnez-moi, que je boive le sang du meurtrier.

Le judaïsme, ainsi que la religion chrétienne, avoit aussi percé en Arabie : mais le christianisme n'y garda pas longtems la pureté de son éclat ; il y fut à-peine connu, qu'il y fut obscurci par les superstitions nationales.

Au reste, les Arabes n'avoient pas autrefois ignoré l'art d'écrire ; mais cet art, comme le reste de leurs connoissances, s'étoit totalement perdu dans les ténébres de l'ignorance : ensorte que les lettres y furent dans la suite méconnues, au point que Mahomet lui-même, qui reçut néanmoins une excellente éducation, n'en avoit aucune idée, & qu'il ne sçut pas même lire. Ce n'est pas que les Arabes n'ayent été dans tous les tems ingénieux, légers, & d'une imagination prompte, forte, élevée : mais toute leur sçience se bornoit à composer sur le champ, ou des harangues, ou des pièces de poésie : on prétend même, mais il n'existe pas des preuves de cette assertion, que leurs discours étoient harmonieux & cadencés. Leurs Ecrivains postérieurs assurent que ceux dont l'éloquence parvenoit à engager le peuple à tenter quelque grande entreprise, ou à renoncer à quelqu'autre qui eut été trop périlleuse, étoient tout de suite honnorés par la nation du titre de Khatel, ou orateur ; c'est encore le nom que les Mahométans donnent à leurs prédicateurs. On dit aussi que les Arabes, même dans leur état d'ignorance, ne discontinuèrent jamais de cultiver trois connoissances qui peuvent s'acquérir, du moins imparfaitement, sans le secours des lettres ; leur généalogie, l'histoire de leurs principales révolutions, & tout autant d'astronomie qu'ils croyoient en avoir besoin pour prévoir les changemens de tems, & pour interpréter les songes.

A l'excès de ces superstitions & de mille autres qu'il eut été trop accablant de raconter, on sent déjà combien cette confusion de dieux, cette foule d'idoles, cette variété de sectes disposoient les Arabes à recevoir un nouveau culte, pour si peu qu'il se rapprochât de ce délire général. Une doctrine nouvelle, telle qu celle qui fut reçue bientôt après, étoit d'autant plus aisée à se répandre, que les qualités morales des Arabes concouroient à l'accréditer. Il résulte, en effet, des écris de leurs propres Auteurs, qu'à un très-petit nombre de vertus les Arabes joignoient une corruption extrême & des vices grossiers. Les loix de l'hospitalité étoient pour eux des loix sacrées ; ils recevoient avec les mêmes graces, la même générosité, les hommes de toutes les nations qui arrivoient dans leur pays, ou qui s'y égaroient. Ils regardoient comme le plus affreux des crimes, la dureté envers les malheureux. Afin que les Voyageurs pussent plus aisément reconnoitre les tentes pendant la nuit, les Arabes avoient soin d'entretenir de grands feux sur le sommet des montagnes. Ils ne promettoient pas facilement, mais leurs promesses étoient inviolables : jamais on ne vit un Arabe manquer à sa parole. Chez eux aussi la tendresse paternelle & l'amour filial étoient portés au plus haut dégré.

Mais ces vertus respectables étoient ternies par des vices odieux. Un esprit indomptable de rapine & de cruauté animoit les Arabes. Afin de se livrer impunément à ces penchans, & s'enrichir sans crainte d'être poursuivis, ils avoient creusé de distance en distance, des citernes dans leurs vastes deserts ; & ces cisternes n'étant connues que d'eux seuls, ils étoient assurés que les armées ennemies qui voudroient venir à eux, périroient bientôt de soif & de fatigue. En un mot, le brigandage & la piraterie leur étoient si naturels, qu'ils n'avoient point des termes pour exprimer le vol : ainsi, aulieu de dire : j'ai enlevé, j'ai pris, j'ai volé, un Arabe disoit : j'ai acquis, j'ai gagné, j'ai recueilli. Qui croiroit qu'entrainés par une inclination aussi vile, aussi irrésistible, les Arabes étoient cependant, les uns envers les autres, d'une probité sûre, exacte, inaltérable, & que le vol de particulier à particulier, étoit puni avec la plus grande rigueur ?

Après l'idée que ce bisarre mélange de vices, de vertus, d'esprit, & d'ignorance, me donne de cette nation, il ne me reste plus qu'à réfléchir sur sa docilité, sur son empressement à recevoir, à adopter les erreurs & les superstitions qu'inventoient l'imposture, le fanatisme ; alors je ne ferai point surpris de la facilité que Mahomet eut à tromper ses compatriotes, ni du succès prodigieux de sa folle doctrine.

Il falloit à Mahomet un peuple tel que les Arabes ; mais il falloit aussi pour tirer cette nation des tènébres où elle étoit plongée, un homme tout extraordinaire ; hardi dans ses projets, constant dans leur exécution, fourbe adroit, imposteur seduisant, doux, ou cruel, suivant les circonstances. Or, tel fut Mahomet, comme on en jugera par le récit des moyens qu'il mit en usage pour fonder l'Islamisme, & pour en assurer la propagation.



James Eason or Please use the first address: this one's special.